SUNU 2012 : un instrument de veille citoyenne lors des élections présidentielles au Sénégal

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Lors des ateliers de la conférence 4M, une initiative suscite beaucoup d’intérêts. Une action menée par un groupe de citoyens sénégalais, impulsée par Cheikh Fall, développeur et blogueur citoyen très actif. « Avant 2012, la publication des résultats des présidentielles avait lieu en différé, il fallait attendre une semaine à 10 jours. Aujourd’hui, la technologie au sein du processus démocratique permet l’implication du citoyen. L’information devient accessible et vérifiable ».

 

Prenez une bonne dose de volonté, un zeste de débrouille, une once d’ingéniosité et vous aurez comme résultat “Sunu 2012″ (Nous 2012 en wolof), une plateforme web développée depuis 2007. Elle a permis la circulation d’informations sur internet en temps réel et sans censure à travers l’engagement d’e-observateurs, venus d’horizons variés mais ayant en commun la volonté que cette élection ne leur échappe pas.

Résumé ainsi dans un tweet : « Avec les réseaux sociaux et les média, le pouvoir n’avait plus le monopole des informations lors des élections ».

Ils sont présents dans les bureaux de vote durant le comptage des voix, prennent en photo les résultats et les postent immédiatement sur la plateforme ou sur Facebook. Avec l’instantanéité, pas le temps de truquer les résultats s’ils ne  sont pas du goût de tel ou tel candidat ! Ils ne sont pas présents dans tous les bureaux de vote (25 000 au total dans tout le pays) mais ont pu dégager des tendances qui se confirment par la suite.

Cheikh Fall travaille actuellement sur un nouveau projet : une plateforme de veille, retraçant le bilan de la gestion du président et des élus. Les citoyens ont la possibilité de suivre régulièrement les actions de leurs représentants en fonction de leur programme. Et de vérifier si les promesses sont tenues. En somme un parlement 2.0 pour reprendre l’expression de son fondateur, « chaque député ayant son profil sur la plateforme, tout ce qu’il dira ou fera sera sur son profil ».

A la question, est-il possible de transposer ce projet dans d’autres pays? Ce qui est une nécessité dans les pays qui comptent des institutions démocratiques faibles : « Je travaille actuellement sur une application qui sera téléchargeable sur smartphone ».

La démocratisation de l’accès à l’information par la réduction du coût des téléphones et de la communication induit également des changements dans la société. L’accès à internet et aux réseaux sociaux a permis de sauver des vies. Par exemple au Congo, lors d’attaques de villages par des miliciens, des personnes ont pu communiquer sur Facebook et indiquer l’emplacement des zones dangereuses, des citoyens ont pu témoigner en filmant ces évènements dramatiques.

La question de la régulation des  médias s’est également posée: entre la censure et la liberté totale, quelles limites? Et sont-elle nécessaire? Une proposition émanant du président de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), organisme public chargé de la régulation des médias en Côte-d’Ivoire, va dans le sens d’une régulation et d’une réglementation. Les avis restent partagés.

Dans un continent qui peine à voir se consolider une presse libre, mais où le foisonnement de blogs et de médias en ligne en tout genre laisse place à de mauvaises pratiques dangereuses pour la presse internet émergente.  A l’instar du plagiat et la violation du droit d’auteur qui mettent en péril le travail des journalistes de terrain dont la collecte d’information et la création de contenu original ont un coût certain. Pour l’entreprise de presse il devient difficile d’atteindre un équilibre financier face à une presse en ligne qui pratique une concurrence déloyale en reprenant à leur compte et sans les citer le travail des vrais acteurs de terrain.

 

Article à lire ici : http://tunisiebondyblog.com/archives/2543

 

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